Fraichement dans les bacs, notre nouveau various house sorti sous La Zintrie Records met en lumière 5 titres produit par les étoiles montantes de la house en France, comme Denyl Brook, Kicks, Wikett, Romeo Louisa & Niuored. De la disco house organique et chaleureuse aux grooves house profonds et minimaux, ces 5 titres house vont enflammer vos dancefloors.
Aujourd'hui, nous allons à la rencontre d'une de ces pépites. Kicks s'impose avec une empreinte sonore unique, alliant rythmiques groovy de la house 90’s à des synthétiseurs planants et mélodieux. Avec son morceau “What I See”, signé sur VA002, le producteur nancéien propose une magnifique odyssée de sons et de groove.
Pour commencer, comment la Musique et la House sont-elles arrivées dans ta vie ?
Mes premiers contacts avec la musique se sont fait grâce à mon père, avec sa selecta et sa guitare, puis par mon frère qui m'a mis dans le Hip-Hop, avec notamment des groupes comme le Wu Tang Clan ou Mobb Deep. J’appréciais beaucoup les prod teintées de sample de soul et de jazz, ainsi que les éléments plus organiques, comme les violons et rhodes. C’est donc très naturellement que je me suis ouvert à la soul, au jazz et à la funk, qui m’ont ensuite emmenés vers le son des années 80 pour finir dans la house soulful. Mes premières claques en terme de house music furent Kerri Chandler, les Masters at Work, Frankie Feliciano ou E-Smoove, un son très US garage des années 90, avec beaucoup d’influences soul combinées à des gros beat. C’est donc vers 2008 que j’ai commencé à m'intéresser à la house, mais je ne trouvais pas mon compte dans le son qui se faisait à ce moment la dans les clubs, je suis donc devenu un activiste du mouvement, pour essayer de remettre ces sonorités 90’s garage au goût du jour.
Comment as tu commencé ta carrière?
En 2005, j’ai acheté un sampler Akai MPC 1000, dans l’optique de faire des instrus hip-hop. Trois ans plus tard, j’ai commencé à être influencé par la house, j’ai orienté mes productions dans cette direction plus électronique, que ce soit house ou techno. C’est suite à mes rencontres avec Marina Trench, Gunnter et Jeremy Underground que j’ai commencé à fréquenter le milieu house qui subissait le revival du son à l’ancienne. Puis, est venue ma collaboration avec Cracki Records, qui m'a permis de jouer dans des événements assez gros, et surtout de sortir mes premières productions, comme l’EP “Vâhana”, sorti en 2013. En 2020, j'ai réalisé le Space Opera EP, que le label Rutilance a accepté de sortir, ce qui m'a ouvert de bonnes portes. Je ne peux pas non plus ne pas mentionner le crew Ordinaire, qui m'invite régulièrement à Strasbourg, et qui a sorti deux de mes morceaux l'an dernier. Enfin j'ai aussi travaillé avec l'association nancéienne Tribe qui m'a permis de mixer à droite, à gauche dans le coin, l'asso est un peu en stand by en ce moment.
Justement, tu parlais des premières soirées où tu as eu l’occasion de jouer, pourrais tu nous dire quels sont tes meilleurs souvenirs de DJ set ?
En tant que DJ, je dirai que mes meilleurs souvenirs furent le premier open air organisé par Cracki Records au bois de Vincennes en 2012, c’était la première fois que je jouais devant autant de monde. J’étais très impressionné ! Plus récemment, un open air avec le crew Ordinaire (Strasbourg) m’a laissé un très bon souvenir, car la connexion avec le public était juste parfaite. D’un point de vue succès personnel, jouer au Rex Club a sûrement été ma plus grande fierté !
Enfin, en tant que public, les premières soirées My Love Is Underground (label de Jeremy Underground) m’ont pas mal marquées, ainsi que le set de Gunnter à l’Ostra pour la release party Rutilance, que j’ai trouvé excellent.
Tu pourrais nous citer des producteurs à suivre absolument ?
Je dirai DJ Central, Djoko, Janeret (son dernier LP est sorti il y a peu, je vous le conseille vivement), Chris Stussy, Jesse Jacob et tous les anciens à digger absolument ! Sinon en France, on a Oden & Fatzo, qui selon moi incarnent ce renouveau du son US Garage et ont un gros potentiel.
Parlons un peu de ton process de création, comment ça se passe dans le studio de Kicks ?
Je n’ai pas de process figé, j’évolue constamment, au gré de mes besoins et selon le matériel que j’achète. Par exemple, j'utilisais, il y a quelques années, beaucoup ma MPC1000 et Cubase mais maintenant mon DAW (Reaper) a pris toute la place, par contre il n'y a pas à faire je reste sur hardware pour les synthés, même si j'utilise un peu de VST aussi. Ça a été une révolution quand j'ai découvert les éditeurs pour synthés.
De manière générale, avant de commencer à travailler un morceau, je me fixe une idée principale comme par exemple un style ou un mood, puis je réfléchis à un détail que j’aimerai incorporer au track. Puis, je cherche des samples, je commence à en avoir une bonne collection au fil des heures de sampling de mes disques, je programme des patch sur mes synthés et je me laisse aller. La plupart du temps, c'est la combinaison d'un beat, d'un patch et d'un sample original qui crée l'étincelle ! Je fais souvent beaucoup de versions de mes projets.
Le 27 Novembre, La Zintrie organise une release party autour du Various Artist ZNTR-VA002, sorti il y a peu, à l’Ostra Club à Nancy. Qu’est ce que tu vas jouer là-bas ?
Comme d’habitude, je vais aller piocher dans tout ce que j’aime, donc il y aura sûrement pas mal de garage US, du garage UK, de la tech house, de 93 à 2021 et des trucs un peu plus deep. J’aime beaucoup essayer de réunir le meilleur de tous ces styles à travers les années ! Très hâte de passer une bonne soirée avec la Zintrie, l'équipe de l'Ostra et les clubbers nancéiens.
As-tu des projets pour la suite ?
Je vais prochainement lancer une page Bandcamp, afin de rendre accessible tout mon catalogue, les anciennes releases, et surement des nouvelles. Et en termes de prod, je suis en train de travailler sur un EP, que j'espère un peu plus club, il n'y a plus qu'à...
ZNTR-VA002 est disponible sur toutes les plateformes depuis le 19 novembre.
